Restaurer les cours d'eau

Le SMDL assure la mise en œuvre d’un vaste programme d’investissement en faveur de la restauration du bon état écologique des cours d’eau. De nombreuses études et travaux sont menés sur l’ensemble de son territoire d’intervention.

Quelques exemples de réalisations …

Restauration de la dynamique fluviale au droit de la confluence Doubs Loue

La confluence du Doubs, de la Loue et de la Clauge, surnommée « les Goubots », est un site emblématique ancré dans le patrimoine local pour sa richesse écologique. Elle est en partie classée en Réserve Naturelle Nationale.

Dans les années 1960, la confluence a fait l’objet d’importants travaux d’aménagement (berges enrochées, endiguement, création d’un nouveau lit …) principalement destinés à maîtriser les crues, améliorer la protection des cultures et des villages face aux inondations. Ces aménagements ont conduit à une amélioration de la protection des zones agricoles et urbaines. Ils ont parallèlement modifié en profondeur le fonctionnement naturel de la confluence, provoquant au fil des années l’enfoncement du lit des rivières et de la nappe alluviale, accentuant les risques de ruptures de digues en cas de fortes crues et mettant en péril la richesse écologique du lieu.

Le projet a eu pour objectif de redonner une dynamique fluviale à ces deux rivières en supprimant 3000 mètres de contraintes latérales (enrochements, casiers, épis, digue) ; en favorisant la reprise d’une mobilité latérale (création d’encoches, réinjection de 22 000 m³ d’alluvions …) et en valorisant la Réserve Naturelle Nationale de l’Ile du Girard (extension de la roselière notamment). Les travaux d’une durée de 9 mois se sont achevés en décembre 2018.

Restauration de la Morte des Ilottes et du ruisseau de la Source à Dampierre

Situés sur la commune de Dampierre, le bras mort de la Morte des Ilottes et le ruisseau de la Source constituent des milieux naturels annexes du Doubs. Même s’ils conservaient avant travaux un intérêt écologique et patrimonial certain, ils étaient tous deux uniformisés, envasés et banalisés.

Face à ce constat, un projet de restauration écologique de ces sites a été réalisé dans le cadre du contrat de rivière « Vallée du Doubs et territoires associés » pour en conserver les potentiels écologiques et pour les restaurer complètement.

Réalisés d’août à décembre 2020, les travaux ont été porté par le Syndicat Mixte Doubs Loue en partenariat avec la commune de Dampierre et l’EPTB Saône et Doubs, propriétaires des terrains. Ils ont été menés également en concertation avec Voie Navigable de France, qui gère le canal tout proche ainsi que la partie navigable du Doubs.

Les travaux – morte des Ilottes :

Après les travaux de débroussaillage et du bucheronnage, les terrassements ont consisté à décaisser les berges du bras de façon à obtenir des berges en pente douce propices à accueillir les différentes strates de la végétation humide et aquatique attendue. Les matériaux issus du décaissage des berges de la morte des Ilotes ont été valorisés sur site pour constituer un haut-fond dans le lit du Doubs en bordure du bras mort. Deux mares ont par ailleurs été créées de façon à encore diversifier la mosaïque d’habitats naturels sur le site. Afin d’assurer un écoulement permanent et le renouvellement de ses eaux, en particulier en basses eaux, une prise d’eau de 8 L/s a été aménagée au niveau du canal de navigation.

Les travaux – ruisseau de la source :

De moindre étendue, la restauration du ruisseau de la source a consisté à remodeler son tracé afin d’en augmenter la sinuosité et à en reprendre la pente de façon à ménager une succession de secteurs courants et calmes. Le linéaire du ruisseau concerné est d’environ 100 m. Cette opération permet de redonner à ce petit affluent du Doubs un aspect plus naturel valorisant son intérêt paysager au sein de l’espace vert communal qui l’entoure et comme lieu de pause pour les pratiquants de la vélo route.

Restauration physique du ruisseau de Falletans dans la traversée du village

Le ruisseau de Falletans, ou Bief de la Fontaine, est un petit cours d’eau qui prend sa source dans la forêt de Chaux puis traverse le village et va rejoindre le Doubs en rive gauche à environ 5 km de Dole. Le ruisseau et tout son réseau d’affluents forestiers totalisent 22.9 km.

Pour autant, le tracé du ruisseau a été profondément remanié et simplifié au cours du temps par des travaux successifs qui ont coupé des méandres, creusé et élargi son lit. A la sortie du village, le lit d’origine qui allait jusqu’au hameau du Temple a même été comblé et remplacé par un nouveau tracé creusé jusqu’au Doubs. Ces altérations physiques du cours d’eau provoquent une banalisation des milieux aquatiques et humides et une perte importante de biodiversité.

En 2021, pour engager la restauration écologique du ruisseau, des travaux ont été réalisés dans la traversée du village consistant à diversifier les écoulements et les milieux au sein du lit mineur. Là où c’est possible, les berges ont été talutées, des banquettes ont été créées pour resserrer le lit, et des petits aménagements disposés pour les poissons et les insectes aquatiques. Les berges remaniées ont ensuite été ensemencées et replantées.

Restauration de l’Orain en amont du seuil de Villerserine à Tourmont

L’Orain prend sa source sur la commune de Poligny. Elle prend rapidement une allure de rivière de plaine avant de rejoindre le Doubs, sur la commune de Chaussin, après avoir parcouru près de 40 km.

Comme de nombreux cours d’eau, l’Orain a fait l’objet au fil du temps de travaux qui ont profondément modifié le tracé naturel de cette rivière (creusement et élargissement du lit de la rivière, création de drains, suppression de méandres, etc.). 

Ces modifications n’ont pas été sans conséquence sur le fonctionnement de l’Orain et ont notamment entrainé une baisse de la capacité autoépuratoire naturelle de la rivière, une banalisation des milieux aquatiques et une perte de biodiversité. 

En 2021, pour engager l’amélioration du fonctionnement de l’Orain, des travaux ont été réalisés sur 1,4 km de rivière pour diversifier les écoulements et les habitats aquatiques nécessaires à la faune aquatique. Différentes techniques ont été utilisées et ce en valorisant de nombreux matériaux sur place (branches, blocs …) : talutage des berges, banquettes, abris piscicoles , épis déflecteurs. De nombreuses plantations d’arbres et arbustes autochtones et adaptés à la rivière ont également été réalisées.